La géopolitique mondiale rebat les cartes du commerce international

Reshoring, nearshoring, friendshoring... le jargon anglo-saxon de la mondialisation s’est enrichi ces dernières années de nouveaux termes désignant l’impact des tensions géopolitiques sur les « chaînes de valeur » du capitalisme. Alors que la priorité, lors de la période de mondialisation triomphante, était de délocaliser vers les pays offrant les plus bas coûts de main d’œuvre dans un contexte de baisse des prix du transport, la priorité est aujourd’hui de limiter les risques : risque politique, lorsque des régimes autoritaires peuvent arbitrairement prendre le contrôle des fournisseurs ou couper les lignes d’approvisionnement ; risque de sécurité lorsque les tensions entre puissances peuvent dégénérer en sanctions économiques, en sabotages ou en guerre ouverte ; risque de réputation lorsqu’une crise sociale ou environnementale met à jour des pratiques illégitimes ; risque fiscal avec l’envolée des prix du carbone importé et de l’énergie. Tout pousse alors à relocaliser sur place (reshoring) ou dans un pays proche (nearshoring) et surtout « ami » (friendshoring), c’est-à-dire respectueux de l’État de droit et peu enclin à s’allier aux « ennemis de l’Occident ». L’inconvénient est qu’il va falloir choisir son camp...

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